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La manœuvre de recul

Les interactions entre les véhicules automoteurs et les travailleurs représentent un danger important sur les chantiers de construction. Les camions-bennes, les bétonnières, les chargeurs sur roues, les chariots élévateurs télescopiques, les camions de livraison de matériaux seront tôt ou tard présents sur votre chantier et les conducteurs effectueront des manœuvres qui pourraient mettre votre sécurité à risque. Regardons tout ça de plus près. 

 

10 décès, ça frappe!

La manœuvre de recul est sans conteste la manœuvre la plus dangereuse lorsque les mesures de prévention du Code de sécurité pour les travaux de construction (CSTC) ne sont pas appliquées. Entre 2009 et 2017, 10 travailleurs ont perdu la vie lors de manœuvres de recul.

Avec plus de 39 000 nouvelles attestations du cours Santé et sécurité générale sur les chantiers de construction, remises par l’ASP Construction en 2021, il y a beaucoup de nouvelles personnes à informer sur cette manœuvre. Les accidents qui en découlent ont des conséquences graves. Et pourtant, ils peuvent facilement être évités, si les travaux sont planifiés et les règles de sécurité appliquées à la lettre. 

 

Une manœuvre de recul sécuritaire, c’est quoi?


C’est une manœuvre effectuée suivant un plan de circulation (dès que le chantier comprend 10 travailleurs en simultané) 

Pour qu’une manœuvre de recul soit sécuritaire, elle doit être encadrée par un plan de circulation (art. 2.8.2. du CSTC). Comme stipulé dans le Code, ce plan doit indiquer les mesures de sécurité prises afin de restreindre ces manœuvres, ainsi que celles mises en place pour protéger les personnes qui circulent sur le chantier. Ce plan doit également être accessible et à jour, en tout temps, sur les lieux des travaux et doit déterminer les procédures de télécommunication bidirectionnelle ou le code de signaux manuels liés à ces manœuvres dangereuses. Il doit aussi contenir un schéma indiquant :

  • la localisation et les dimensions des voies de circulation;
  • la localisation des aires de recul, le cas échéant;
  • la signalisation;
  • les vitesses maximales permises;
  • le positionnement d’un signaleur de chantier ou routier.


C’est une manœuvre effectuée dans l’aménagement d’une aire de recul, sinon avec un signaleur de chantier formé

Pour qu’une manœuvre de recul soit sécuritaire, elle doit aussi :

  • être effectuée dans une aire de recul où personne ne peut circuler à pied (c’est assurément l’action à prioriser); 
  • ou être exécutée à l’aide d’un signaleur de chantier formé.

Quand il est impossible d’isoler la circulation des véhicules des piétons qui se trouvent sur ou aux abords du chantier, un signaleur de chantier dûment formé doit être mis en poste. Celui-ci a à diriger les conducteurs de véhicules automoteurs, entre autres, lors de manœuvres de recul (art. 2.8.3. du CSTC). Comme indiqué dans l’article, le signaleur doit suivre une formation, dispensée par un instructeur, qui porte notamment sur les éléments suivants :

  • les risques liés à la circulation des personnes et des véhicules automoteurs sur le chantier;
  • les règles de circulation et les consignes de sécurité sur le chantier, notamment celles prévues au plan de circulation, le balisage des zones de circulation et les directives nécessaires à l’exécution de sa tâche;
  • les équipements de travail propres à sa fonction tels le vêtement de sécurité à haute visibilité et le moyen de télécommunication bidirectionnelle;
  • son rôle et ses responsabilités;
  • le positionnement d’un signaleur de chantier et les angles morts des véhicules automoteurs;
  • les moyens de communication et le code de signaux manuels liés aux manœuvres de recul. 

À savoir! Plusieurs recherches sur des technologies de détection sont en cours pour faire face à ce danger, mais aucune d’elles n’a encore fait ses preuves. Ainsi, à ce jour, rien ne peut remplacer la réglementation énoncée dans le Code. 

 

Une manœuvre de recul sécuritaire, c’est aussi une responsabilité partagée!

On ne le répètera jamais assez, la participation de tous est essentielle pour diminuer le nombre d’accidents dans l’industrie.

Sur un chantier, chacun a des responsabilités.

  • Votre maître d’œuvre doit contrôler la circulation sur votre chantier. C’est lui qui est responsable du plan de circulation et il doit l’élaborer avant le début des travaux. 
  • Votre employeur doit intervenir auprès du maître d’œuvre dès qu’il est informé d’un danger de contact entre un véhicule et une personne. Votre employeur, dans toute situation en chantier, est responsable de votre santé, votre sécurité et votre intégrité physique. La Loi sur la santé et la sécurité du travail est d’ailleurs très claire à ce sujet.
  • Et vous? Votre responsabilité est de demeurer vigilant, en tout temps sur votre lieu de travail, et de dénoncer à votre employeur les situations que vous jugez dangereuses. Vous êtes assurément un joueur clef en matière de prévention. 

 

Faites partie de la solution en parlant de santé et de sécurité sur votre chantier. Aussi, sans hésiter, faites appel à l’un de nos représentants, lorsque vous êtes confronté à une situation dangereuse que votre employeur tarde à corriger. Rappelez-vous : vous êtes en droit d’être informé et de voir le plan de circulation; vous êtes en droit de recevoir toutes les formations obligatoires liées à vos tâches; en bref, vous êtes en droit d’œuvrer dans un environnement de travail sain et sécuritaire. Alors, protégez vos arrières… et ceux des autres!