Perspectives 2022 et plus : la construction à plein régime!
En novembre dernier, la CCQ a sorti le bilan annuel des activités et les perspectives à moyen terme de notre industrie. Vous vous en doutez, nous connaissons actuellement une période exceptionnelle dans la construction.
Au printemps dernier, notre industrie a atteint un apogée sur le plan des heures travaillées. Et les années à venir tendent vers ce même scénario. Juste en 2022, les heures estimées, tous secteurs confondus, s’élèvent à 198,5 M. C’est tout de même 36,4 M de plus qu’en 2020.
Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que les emplois ne manqueront pas, avant un bon moment. Les heures projetées jusqu’en 2024 laissent présager, en effet, de très fortes activités sur les chantiers.
N’est-ce pas là de bonnes nouvelles ? Examinons avec attention ce qui se prépare dans chaque secteur.
Génie civil et voirie
Bien que l’annonce officielle de certains grands investissements se fasse toujours attendre, le secteur génie civil et voirie risque de connaître un sommet de 40 M d’heures travaillées dans les prochaines années. Dans le Grand Montréal ou en région, des chantiers déjà commencés et d’autres en attente propulseront à coup sûr le secteur à un niveau record. On n’a qu’à penser au Réseau express métropolitain (REM), au prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal ou encore à la réfection de certaines centrales d’Hydro-Québec pour prendre le pouls de l’affluence des travaux.
Institutionnel et commercial
C’est du jamais vu encore ! En 2023, le secteur institutionnel et commercial pourrait atteindre 111 M d’heures travaillées. Les investissements sont majeurs et se concrétisent, entre autres, par d’importants projets, comme le développement commercial Royalmount à Montréal et la construction et le réaménagement de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec. De nombreux autres chantiers sont également prévus pour la construction et l’agrandissement d’écoles, de maisons des aînés et de centres d’hébergement.
Résidentiel
Visiblement, dans la dernière année, le marché immobilier a connu une surchauffe. En 2022, et fort probablement au cours des deux années suivantes, les habitations disponibles pour la revente seront rares. De ce fait, les mises en chantier dans le secteur résidentiel resteront élevées. Cependant, ce rythme des activités risque de ne pas tenir et le secteur cherchera à se rééquilibrer. Les heures travaillées y demeureront malgré tout bien au-dessus de celles enregistrées avant 2021.
Industriel
Seul le secteur industriel connaîtra une certaine stabilité. Plusieurs projets attendent les soumissionnaires : les coûts sont élevés, ce qui freine l’avancement. De futurs chantiers tenteront quand même d’y rehausser le niveau des activités.
À surveiller!
Ces perspectives sont bien sûr encourageantes. Toutefois, certains facteurs pourraient venir ralentir la croissance.
En fait, nous le voyons, la pandémie plane toujours sur l’économie. Mais grâce à la vaccination de plus en plus importante, cette menace s’efface tranquillement. Il serait donc très étonnant que le Québec revienne à un confinement et que les chantiers soient ralentis ou pire encore fermés.
L’enjeu principal, c’est plutôt la rareté de la main-d’œuvre. Cette année, pour y remédier, le réflexe de l’industrie a été d’ouvrir massivement les bassins. Les chantiers ont alors accueilli des milliers de travailleurs sans diplôme. Et il est malheureusement prouvé que ceux-ci sont nombreux à les déserter rapidement. Rendons-nous à l’évidence, nous devons agir vite pour améliorer leur intégration dans notre industrie. Comment ? En misant sur la formation, en visant la stabilité d’emploi et en maintenant des chantiers sains et sécuritaires. C’est de cette façon que notre industrie saura conserver son rythme de croissance avec des salariés à la carrière prometteuse.
Source : Prévisions des heures travaillées 2021-2026, CCQ, octobre 2021