Adoption du projet de loi 51 : un recul général pour tous les travailleurs et les travailleuses
C’est en début d’après-midi du jeudi 23 mai que le projet de loi 51 a été adopté. Il permettra aux employeurs de l’industrie de la construction de déplacer les travailleurs d’une région à l’autre sans difficulté majeure et sans égard aux travailleurs sans emploi de ces régions. De plus, les travailleurs pourront exercer des tâches pour lesquelles ils n’ont pas de certificat de compétence ou de qualification reconnue.
Au SQC, nous sommes d’avis que ce projet apporte très peu d’avancées significatives pour le bénéfice des travailleurs. Nous constatons avec désarroi que des gains substantiels avantageront la partie patronale, au détriment de tous les travailleurs.
Voici ce que nous y voyons comme conséquences directes sur l’industrie :
- La perte de priorité d’embauche régionale dans nos conventions collectives et l’élargissement des critères permettant la mobilité complète au Règlement sur l’embauche et la mobilité des salariés dans l’industrie de la construction
- Le manque d’amélioration permettant aux travailleurs et aux travailleuses d’exercer d’autres moyens de pression alternatifs que la grève générale illimitée
- L’absence de disposition anti-briseurs de grève
- L’insuffisance d’amélioration des recours contre les employeurs qui ne respectent pas les conventions collectives
- La déficience de mesures de rétention concrètes pour favoriser le maintien des travailleurs et des travailleuses dans l’industrie de la construction
- La mise à risque de la sécurité des travailleurs et des travailleuses
- Les faibles mesures de diversité qui ne misent que sur l’élargissement des mesures d’accès à l’industrie aux femmes et aux personnes issues de la diversité, plutôt que de favoriser leur rétention
Les travailleurs et les travailleuses sont encore une fois perdants face à cette intervention du gouvernement. Nous y voyons un seul gain possible : la possibilité de négocier rétroactivement les salaires, mais ce, sans en garantir le résultat.
Pour le SQC, il y a clairement un déséquilibre encouru et ce sont les travailleurs et les travailleuses qui en paient le prix. Les parties patronales continueront d’accroitre leur droit de gérance tout en réduisant drastiquement la sécurité d’emploi des travailleurs.
Définitivement, si le projet de loi 51 avait comme objectif de moderniser l’industrie de la construction, il en résulte d’un échec total.